Autodidacte, Signac apprend son métier en regardant les œuvres des impressionnistes, en particulier celles de Claude Monet, d’Edgar Degas, de Gustave Caillebotte ou d’Armand Guillaumin qui pour la plupart figurent dans sa collection. Sa première acquisition est un paysage de Paul Cézanne.
Issu d’une famille aisée sans être riche, Signac peut envisager de réunir des œuvres importantes, mais se doit d’être réfléchi dans ses choix. D’emblée, le rôle qu’il joue dans la fondation puis l’organisation du Salon des artistes indépendants, dont il devient président en 1908, le place au carrefour des différentes tendances de l’avant-garde. S’il privilégie souvent les œuvres de ses amis néo-impressionnistes, celles de Georges Seurat, de Camille Pissarro, de Maximilien Luce ou d’Henri-Edmond Cross en particulier, il s’intéresse aussi à celles des Nabis, Pierre Bonnard, Edouard Vuillard, Ker-Xavier Roussel, Maurice Denis et Félix Vallotton.
Parmi la génération suivante, sa passion de la couleur le conduit à aimer les fauves, en particulier Kees Van Dongen, Henri Matisse, Charles Camoin et Louis Valtat. Car l’auteur du traité D’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme indique d’emblée la filiation qui du néo-impressionnisme mène au fauvisme. La collection réserve aussi quelques surprises dont des œuvres moins attendues chez le chantre de la couleur, comme un beau fusain d’Odilon Redon ou un tableau « un peu lubrique » de Walter Sickert.