La bande dessinée n’a pas toujours eu bonne presse. Si elle représente actuellement un secteur prolifique en librairie, elle a mis longtemps à se départir de sa réputation de « sous-littérature ». À bien y regarder, son succès actuel fait écho aux disciplines populaires dans lesquelles elle plonge ses racines : la caricature politique, le dessin de presse et l’imagerie.
Cette dernière, en mêlant dès le 18e siècle texte et image afin de constituer un récit continu et
séquencé, ouvre très tôt la voie.
Les 200 oeuvres sélectionnées pour l’exposition, issues de collections publiques et privées, montrent cette filiation : des historiettes « en gaufrier » typiques de l’imagerie d’Épinal aux premiers « récits en images » du Suisse Rodolphe Töpffer (1827) considéré comme le père de la bande dessinée, des caricatures anglaises aux histoires loufoques de Gustave Doré, le musée de l’Image explore les fondements de la bande dessinée.
L’exposition accorde une place particulière à la jeunesse vers laquelle les éditeurs français se sont rapidement et préférentiellement orientés, avec une section consacrée à deux grandes maisons concurrentes de la fin du 19e siècle : Albert Quantin à Paris et l’Imagerie Pellerin à Épinal.
Les deux renouvellent le genre en faisant appel à des dessinateurs de renom tels que Steinlen, Christophe ou Rabier… L’exposition est complétée par un clin d’oeil contemporain faisant écho au sujet, avec le photographe lyonnais Philippe Pétremant et sa série pleine d’humour et de bulles.